Le café et l'assurance
Le café et l'assurance,
Quel rapport ?
Vers 1680, alors qu’en Europe les habitants du continent croyaient encore que le café endommageait les neurones, Londres fut un temps la capitale mondiale de ce breuvage. Un des établissements où il était consommé, le Lloyd’s Coffee House, servait de lieu de réunion aux capitaines et aux marchands venant s’y renseigner sur le sort des bateaux partis en mer.
En ce temps-là, les naufrages étaient fréquents, au grand dam des armateurs. Un jour, l’un des habitués de l’établissement eut l’idée de parier sur les chances des navires voguant au loin de rentrer au port. Chaque fois qu’un bateau revenait sain et sauf, l’homme perdait sa mise, et c’était le café Lloyd’s qui la récupérait ; dans le cas contraire, c’était au café Lloyd’s de payer une compensation à l’armateur malheureux. D’après F.H. HAINES, spécialiste de l’histoire des compagnies d’assurances, « l’existence de cafés comme le Lloyd’s contribua au développement d’idées qui n’auraient jamais vu le jour au sein des guildes et dans les bars où les cerveaux s’embrument ».
L’élimination des risques contribua à l’essor de la marine marchande, et l’Angleterre eut bientôt la plus grande flotte au monde.
Les jours du café Lloyd’s étaient cependant comptés. Les incessantes allées et venues des marchands, occupant les tables qui leur étaient réservées et les transformant en bureaux, finirent par empêcher le café d’y être servi et, sous le nom de Lloyd’s of London Ldt, l’endroit devint la plus grande compagnie d’assurances du Monde.